Fibrillation
auriculaire
On parlera de fibrillation auriculaire paroxystique lorsque les crises s’arrêtent spontanément endéans les 7 jours post-démarrage. On parlera de fibrillation auriculaire persistante lorsque les épisodes durent plus de 7 jours ou nécessitent une intervention médicale pour retrouver le rythme normal (choc électrique ou traitement médicamenteux).
Il s’agit du trouble du rythme cardiaque le plus courant dans la population générale dont l’incidence augmente avec l’âge. Les symptômes principaux liés à cette arythmie sont, outre les palpitations, de la dyspnée (essoufflement), des douleurs thoraciques, de la fatigue, des malaises avec vertige et parfois une syncope. Certaines personnes peuvent faire de la fibrillation auriculaire et ne ressentir aucun symptôme. Il s’agit d’une arythmie bénigne mais qui néanmoins peut avoir certaines répercussions parfois dommageables.
Les conséquences de cette arythmie au niveau du coeur peuvent être une diminution du débit cardiaque, une altération de la fonction ventriculaire gauche et une stase sanguine au niveau de l’oreillette gauche qui peut elle-même favoriser la formation d’un caillot (thrombus) . Ce caillot peut être éjecté dans la circulation sanguine (embole) et boucher une artère au niveau des différents organes. Le premier organe rencontré à la sortie du coeur est le cerveau et le risque principal de la FA est donc celui de faire un accident vasculaire cérébral.
Les traitements
Traitement médicamenteux
Le traitement de la fibrillation auriculaire comporte différents volets. Le premier volet et le plus important est celui de l’anticoagulation qui permet de diminuer le risque de thrombose. Le second est celui de prendre en charge l’arythmie. Il existe des médicaments qui permettent de ralentir la fréquence ventriculaire lorsque la fibrillation est persistante et des médicaments qui visent à maintenir le coeur en rythme normal. L’efficacité des médicaments reste néanmoins inférieure à 50%.
Traitement interventionnel
L’intervention qui vise à supprimer la fibrillation auriculaire est souvent appelée ablation de fibrillation auriculaire. Elle est basée sur les mécanismes de démarrage de la fibrillation (extrasystoles originaires des veines pulmonaires). Le but principal est donc de réaliser une isolation électrique des veines pulmonaires afin que les extrasystoles ne puissent plus influencer l’électricité de l’oreillette et donc ne puissent plus démarrer la fibrillation auriculaire. L’intervention se fait sous anesthésie générale pendant laquelle on introduit un cathéter dans le coeur via la veine fémorale droite (au niveau de l’aine). Le cathéter positionné dans l’oreillette gauche permet de reconstruire la cavité cardiaque en 3 dimensions (grâce à un système de cartographie = GPS). On réalise ensuite une cautérisation (brûlure par radiofréquence (énergie chaude) ou par cryothérapie (énergie froide)) encerclant les veines pulmonaires avec pour but de bloquer le passage électrique à la sortie des veines pulmonaires. L’efficacité de cette intervention varie de 80 à 85%.
NB : pour la fibrillation auriculaire persistante, il est fréquent de devoir réaliser des lignes de cautérisation dans l’oreillette pour diminuer sa capacité à passer en arythmie (la maladie de l’oreillette est souvent plus importante et l’efficacité de l’intervention moindre).
Efficacité: 80-85%
Risque: AVC 1/1000 (poursuite du traitement anticoagulant pendant et après l’intervention pour diminuer ce risque), épanchement péricardique < 1%, fistule atrio-oesopagienne < 1/3000, hématome au point de ponction 1%.
Durée de procédure: 1h20 pour les fibrillations auriculaires paroxystiques et jusqu’à 3h pour les fibrillations auriculaires persistantes
Durée d’hospitalisation: trois jours et 2 nuits
Traitement chirurgical
Le traitement chirurgical est basé sur le même principe que le traitement interventionnel (isolation des veines pulmonaires) mais il est pratiqué par un chirurgien par un abord extérieur au coeur (thoracoscopie).
Ce type d’approche est plutôt discuté lorsque l’accès endovasculaire est contre-indiqué ou n’est pas réalisable pour raison anatomique.